Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Des chemins de traverse (passages)

Des chemins de traverse (passages)
Publicité
Des chemins de traverse (passages)
Archives
12 mai 2008

Passage dans les jardins du Luxembourg

Il fait chaud sur Paris et mon train ne partira que dans une heure et demie. Cette heure, je ne la tuerai pas. Arrêt DSC00214métro Saint Sulpice, direction palais du Luxembourg.
Dans les allées du jardin, autour du bassin qu'une armada innofensive sillonne, les chaises vertes ont été disséminées par la foule des flâneurs. Le soleil a fait fondre la pellicule superflue de leurs vêtements. Les peaux, les épaules se dévoilent sous le regard de marbre des statues. Des torses dénudés s'offrent aux rayons. Des lèvres de miel se soudent à d'autres lèvres, imperméables à la rumeur ambiante. Je pense à celles d'une femme...
Assise sur la margelle de la pièce d'eau, une naïade se déploie, étend ses longues jambes. Aura-t-elle disparu dans le bassin quand les grilles se refermeront ? Je ne pourrai pas le savoir. Comme je ne saurai rien des mystères cachés dans l'ombre de sa jupe retroussée.

A la buvette des marionnettes la bière est mousseuse et fraîche. Je la déguste, à petites gorgées, à l'ombre des frondaisons de la terrasse. Les portes du théatre s'ouvrent, déversant un flôt d'enfants chahuteurs que de jeunes mamans ou de vieilles mamies grondent pour la forme. Leurs jérémiades se fondent aux cris des petits, se dissolvent dans l'azur. Des dames agées sirotent leur thé, trois adolescentes pouffent en s'empiffrant de crème glacée. A côté, les rebonds du ballon résonnent sur le petit terrain de basket. Les générations se côtoient, se croisent dans cette bulle fragile, déposée au milieu de la ville frénétique.

"Les heures heureuses
existeront
tant que des petits bateaux
vogueront sur
le bassin du Luxembourg"

(écoute du moment : http://www.youtube.com/watch?v=UVnBLxuGQ9Q&feature=related
je peux en fournir une traduction. Les paroles sont assez intéressantes)

Publicité
Publicité
5 mai 2008

Passages en Veronese

"Ainsi, mon cher, tu t'en reviens
Du pays dont je me souviens,
Comme d'un rêve,
De ces beaux lieux où l'oranger
Naquit pour nous dédommager
Du péché d'Eve"

("A mon frère revenant d'Italie" G. Brassens - A. De Lamartine)

Départ de St Nazaire sous les embruns. Arrivée à Milan sous la "pioggia"(la pluie). La différence est minime.P1030010 Un léger substrat salin sur les hublots peut être.
C'est très impressionnant de faire un trajet de plus de mille kms sans apercevoir le moindre petit bout de terre ferme sous la pâte épaisse et crémeuse des nuages. Les repères n'existent plus. Comme une approche éphémère de l'infini.

Cette météo maussade nous suivra une bonne partie de la semaine. En d'autres lieux, d'autres circonstances, ces conditions climatiques auraient pu être fatales au plaisir des vacances. Mais la région est tellement agréable et Luisa et Marco si "simpatici". La villa borde l'Adige, à quelques kilomètres de Vérone. Un portillon au bas du jardin donne accès au chemin de hâlage. L'averse n'aura pas raison de la beauté sereine de l'endroit.

Une balade sur les rives du lac de Garde, douces et légères. Qui pourrait croire que sur ces rivages aux ports charmants, au pied des Dolomites, à quelques pas du "Vittoriale degli Italiani" la villa de Gabriele d’Annunzio, à Salò, s’est écrite une des pages les plus noires et sanglantes de l’histoire italienne ? Et pourtant, aujourd’hui encore des portraits du Duce ornent T-shirts et tabliers de cuisine proposés aux touristes.

C’est peut être la honte de ce passé sombre qui a poussé l’Aston Martin de l’agent 007 à se précipiter dans le lac, du haut de la corniche. A moins que ça ne soit la proximité de la ville où "les amants magnifiques" s’unirent pour l’éternité.

Dans les rues de Vérone, les affidés de la "Lega Nord" distribuent leurs affichettes. "Ringraziamo tutti nostri elettori" (nous remercions tous nos électeurs) proclament-elles, sous la silhouette d’un homme en pied, 021casqué, brandissant son épée. Devant les livres de Ron Howard, des scientologues proposent leurs "tests de personnalité". Des badauds s’approchent en surveillant du coin de l’œil leur cône de biscuit craquant sur lequel s’amoncèlent en équilibre instable des "gelati" (glaces) aux couleurs vives.

L’Adige fronce des flôts épais. Les arènes, le Ponte et le Castel Vecchio. La Piazza dell’Erbe, écrin de maisons ocres pour un petit marché de fruits frais, ses terrasses où des verres ventrus irradient les teintes mandarine du "sprizz aperol".

La maison de Juliette. Les seins d’une réplique de laiton luisent de confusion, lustrés par les caresses triviales d’une foule icônoclaste.

Il pleut dru, mais les pigeons de la place Saint Marc viennent promener leur bonhomie 014sur les épaules d’enfants à la crainte rigolarde. La tiare métallique des doges coiffe la proue des gondoles bâchées de bleu vif. Dans les vitrines, les prunelles creuses des masques, enchâssées dans des visages à la mélancolie polychrome, nous fixent avec dédain. La Sérénissime à revêtu sa cape grise, mais nous laisse caresser du regard ses dessous sensuels, blanc d’ivoire et vert émeraude.

Voir Venise et surtout ne pas mourir… ArrivederLa !

12 avril 2008

Ce n'est qu'un début...

Bonjour à toutes celles et ceux qui, sur invitation ou par hasard viendront se balader entre les mots, les sons et les images de ce blog. Des pages sans prétention sur lesquelles je déposerai quelques impressions de voyages, des "coups-de-gueule" (parfois), mes "coups-de-coeur" (souvent) sur des choses vues, lues ou écoutées.
Vous y trouverez des mots de choix cuisinés 'al dente', nappés d'une sauce aigre-douce.
"Mesdames et Messieurs attachez vos ceintures, le décollage est imminent..."

A bientôt

Publicité
Publicité
Publicité